🇺🇦 Retour sur le déplacement en Ukraine - Kyiv (octobre 2024)
Aujourd'hui, c'est avec une très grande admiration que je rends hommage au courage et à la résilience des élèves, personnels et parents des deux établissements scolaires français de Kyiv qui poursuivent leur mission éducative malgré un contexte de guerre depuis bientôt deux ans 👇
Un périple, certes pour rejoindre Kyiv (2 avions puis 2 trains pour un total de 30 heures de voyage) mais vivre la réalité de cette valeureuse communauté scolaire permet de mieux comprendre leurs attentes pour les défendre.
Arrivée à la gare de Kyiv-Pasazhyrskyi à midi, je suis accueillie par Olivier Jacquot, conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France à Ukraine. Après une rapide pause pour un changement vestimentaire, nous nous retrouvons avec Sébastien Surun, ministre-conseiller et chargé d’affaires, pour un déjeuner de cadrage à l’occasion duquel nous avons pu aborder la politique intérieure du pays placé sous le régime de la loi martiale depuis février 2022, la politique extérieure avec les perspectives d’adhésion à l’UE, la guerre avec la Russie et les perspectives de règlement du conflit et la relation bilatérale 🇫🇷🤝🇺🇦 avec notamment l’aide apportée et les visites effectuées.
🎓 En compagnie d’Olivier Jacquot, je me suis ensuite rendu au Lycée français Anne-de-Kyiv. Cet établissement conventionné avec l’AEFE, homologué de la petite section à la terminale, entre dans sa 30e année et accueille depuis septembre plus de 160 élèves (ils étaient 501 en 2022).
Nous avons visité les deux sites qui constituent le lycée (il en comptait trois avant la guerre) et notamment les abris antiaériens où les élèves se réfugient durant les alertes avec leurs enseignants qui peuvent continuer à y faire cours. La sécurité étant la priorité absolue de l’établissement et du poste diplomatique, toutes les mesures ont été prises pour assurer l’accueil des élèves et le déroulement des cours en toute sécurité ce qui a nécessité d’importants travaux d’aménagement des sous-sols en abris antiaériens. L’aefe a apporté un soutien financier pour l’aménagement de ces abris.
Les échanges avec le chef d’établissement, Virgile Moureaux, le conseiller de coopération et d’action culturelle et les enseignants ont mis en lumière les défis avec humilité et engagement auxquels fait face l’ensemble de la communauté scolaire (sécurité, travaux, effectifs réduits, difficultés de recrutement, situation financière, etc.). Ils aiment leur école et apprécient chaque jour la reconnaissance des parents qui les remercient de rester à leurs côtés ! De vrais moments d’émotion lorsque les parents et les élèves parlent de leurs enseignants.
Comment pourrions-nous ne pas soutenir la demande d’ouverture d’un poste de détaché en SVT que l’établissement a formulé à l’AEFE de même que la future demande de subvention qui sera faite afin de compléter l’aménagement des sous-sols et la construction d’une extension en extérieur pour permettre d’accueillir les élèves de plus en plus nombreux, et ce dans les meilleurs conditions d’apprentissage et de sécurité possible ? J’écrirai donc à la direction de l’aefe pour remercier du premier effort déjà consenti mais appuierai également l’indispensable création de poste de détaché et la demande de subvention vitale pour l’établissement ! Si la solidarité nationale doit jouer c’est certainement encore plus ici qu’ailleurs !
Les échanges ont aussi montré qu’en dépit du contexte, le lycée met tout en œuvre pour proposer aux élèves une scolarité la plus normale possible. Ainsi, l’équipe pédagogique a ainsi fait le choix de ne modifier qu’à la marge les rythmes scolaires, de conserver les projets pédagogiques, les initiatives didactiques, et de poursuivre les manifestations emblématiques qui ponctuent l’année scolaire en Ukraine : spectacles, journées sportives, fête de fin d’année, remise des diplômes par l’Ambassadeur. Hormis les voyages scolaires qui ne sont plus possibles, les activités qui se faisaient en dehors de l’établissement continuent mais se tiennent désormais à l’intérieur grâce à l'ingéniosité des équipes.
Dans les moments d’échanges avec les élèves délégués, les éco-délégués et des parents d’élèves, j’ai pu entendre des témoignages sur la vie à l'école dans ce contexte bouleversé. Ce fut un moment particulièrement marquant d’écouter leur vision et de constater leur volonté de rester forts, unis et engagés. Même s’ils regrettent qu’une partie de leurs camarades aient quitté le pays et qu’eux-même ne puissent faire autant d’activités pratiques qu’avant, ils se sentent bien dans l’établissement et s’y épanouissent.
Le directeur de l'établissement, très apprécié des équipes, parents et élèves, mérite les témoignages reconnaissants auxquels nous avons pu assister. Un grand bravo.
Je remercie et salue l’engagement de David Franck, conseiller des Français de l’étranger, qui nous a rejoint lors de ces séquences et avec qui j’ai pu m’entretenir ensuite. David m’a permis de suivre au plus près la situation en Ukraine depuis le début de la guerre. Je loue son dévouement au service de nos compatriotes restés sur place et sa mobilisation. Il ne manque jamais une occasion de soutenir son pays de résidence et nos compatriotes.
🎓 Nous avons poursuivi à l’École française internationale de Kyiv où j’ai été accueillie par sa fondatrice et directrice, Thiphaine Henry. Cet établissement propose un programme d’enseignement intégré franco-ukrainien où les élèves ont deux langues d’enseignement. Il accueille environ 120 élèves de 2 à 18 ans et est homologué pour la partie élémentaire qui compte une cinquantaine d’élèves tandis que les autres niveaux bénéficient du LabelFrancEducation. La même force et persévérance animent l’équipe pédagogique et les élèves d’autant que l’établissement avait subi d’importants dommages lors du début de la guerre étant tout proche de la ligne de front. Leur courage quotidien témoigne de la puissance de l’éducation dans des situations extrêmes. Nous avons aussi pu profiter de la visite du petit musée de l’école qui montre l’attachement de la fondatrice aux traditions du pays et à la culture.
🤝 Avant de repartir à la gare à 20h, je me suis rendue à l’Institut français où j’ai pu m’entretenir avec le COCAC, Olivier Jacquot, et l’attachée de coopération scientifique et universitaire, Héloïse Marmouset de la Taille. Il est essentiel de maintenir un lien fort avec la culture et l'éducation française en continuant les actions de coopération malgré la guerre. Ainsi des actions sont faites en faveur de la mobilité des étudiants et des jeunes chercheurs vers la France, en matière de coopération culturelle et médias (les 8 Alliances continuent de fonctionner) et en appui aux réformes et à la modernisation de l’Ukraine.
Je remercie l'ambassadeur Gaël Veyssière avec qui j’ai pu m’entretenir de même que le COCAC, Olivier Jacquot, qui a géré la logistique fort compliquée d’un tel déplacement et m’a accompagné tout au long de ma visite.
Je profite de l’occasion pour saluer également les précédentes équipes avec lesquelles j’avais échangé en 2023 par visioconférence dont Emily Vermersch, proviseure du Lycée Anne-de-Kyiv jusqu’en août 2023.
Une fois encore je redis à quel point je suis touchée par la détermination et l’engagement de toutes les personnes rencontrées. J’ai beaucoup appris grâce à vous tous !
Que ce déplacement en Ukraine soit un témoignage de notre reconnaissance et de notre soutien inconditionnel 🇫🇷🇺🇦.
Slava ukraini 🌻
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