Déplacement en Amérique du Sud : Uruguay 🇺🇾

Jour 8 - J'ai quitté Santiago du Chili en fin de matinée pour rejoindre Montevideo, capitale de l’Uruguay. À mon arrivée, j’ai été accueillie à l’aéroport par Jean-Paul Seytre, ambassadeur de France en Uruguay, qui m’a accompagné jusqu'à la Résidence et convié à un dîner de cadrage en compagnie de Vincent Larrouzé, premier conseiller, Laurence Arnoux, COCAC, et Nicolas Lagrange, consul adjoint. Ces premiers échanges nous ont permis d’aborder les grands enjeux qui touchent la communauté française forte de 2 300 personnes inscrites sur le registre et notamment la situation du lycée français Jules-Supervielle. Nous également évoqué la politique intérieure et extérieure de l’Uruguay de même que l'état de notre relation bilatérale 🇫🇷🤝🇺🇾. A noter l’existence de 200 accords de coopération universitaire, la présence d’un Institut Pasteur qui a joué un rôle clef lors de la pandémie de COVID-19 et d’un institut de recherche du CNRS de même que le projet de création d’une École Centrale.

Jour 9 - La journée du mardi a été dense en visites et en rencontres. Elle a commencé par un petit déjeuner de travail avec l’ambassadeur Jean-Paul Seytre et un transfert en direction du Lycée français Jules-Supervielle. 

A l’arrivée au lycée, j’y ai retrouvé la COCAC, Laurence Arnoux, et ai été accueillie par la proviseure, Christelle Riom, le proviseur adjoint Christophe Cuin Taffin, et le directeur du primaire, Thibault Prat, avec qui j’ai visité les locaux de cet établissement qui scolarise un millier d’élèves de la maternelle à la terminale dont environ 22% de français très majoritairement binationaux. Le lycée a fêté ses 125 ans l’année dernière.

Les représentants des parents d’élèves que j’ai rencontrés m’ont fait part de leur satisfaction globale du lycée et de l’excellence de l’établissement par rapport aux autres établissements internationaux de Montevideo même s'ils souhaiteraient plus de choix d’enseignement de spécialité en cycle terminal.

Les échanges se sont poursuivis avec la proviseure et trois des dix membres du conseil d’administration de l’association gestionnaire du lycée appelé SFE (société française d’enseignement) : Xosé Gonzalez, vice-président, Ignacio Pérez, trésorier, et Agustina Fierro, secrétaire. À noter qu'il ne s’agit pas d’une association parentale à proprement parler mais plutôt d’une association constituée d’une soixantaine de personnalités qualifiées, souvent des anciens élèves et désormais pour beaucoup parents d'élèves. Nous avons discuté de la gouvernance de l’établissement, de la relation entre l’équipe de direction et le CA de l’association, de la difficulté à recruter des enseignants francophone, du bail emphytéotique qui lie la SFE à l’État français propriétaire du terrain ainsi que des projets d’extension, notamment la construction d’un centre sportif et de nouvelles salles pouvant accueillir un jardin d’enfants.

Je me suis ensuite entretenue avec les représentants des élèves élus au CVL avec lesquels nous avons abordé principalement leur scolarité dans l’établissement et l’orientation dans le supérieur. Ils sont très satisfaits de leurs enseignants et des infrastructures tout en soulignant que les cours supplémentaires imposés par l’Uruguay pour permettre un double baccalauréat 🇫🇷🇺🇾 alourdit de façon conséquente les emplois du temps. La plupart des élèves restent faire leur études supérieures de 1er cycle en Uruguay. Seuls une dizaine de bacheliers sont partis étudier en France l’année dernière.

De passage en salle des professeurs, j’ai présenté aux professeurs présents “Les Palmes du réseau d’enseignement français à l’étranger”, un projet qui vise à faire reconnaître le travail et les réussites des acteurs du réseau, et sur lequel je serai amenée à communiquer plus amplement très prochainement. Les professeurs ont accueilli ce projet avec beaucoup d’intérêt.

Je remercie l’ambassadeur Jean-Paul Seytre pour son accueil et son hospitalité, la COCAC Laurence Arnoux pour sa disponibilité tout au long de la journée, la proviseure Christelle Riom pour l’opportunité qu'elle m’a donné de rencontrer les différents acteurs de la communauté éducative du lycée et toutes les personnes rencontrées pour la qualité des échanges.

La visite s’est achevée par une rencontre avec les représentants du personnel élus au conseil d’établissement avec qui nous avons abordé les conditions de travail et les difficultés rencontrées par les enseignants détachés, ceux en contrat local et les personnels administratifs. Le constat global est que le coût de la vie à Montevideo est très élevé avec une ISVL / ICCVL jugée insuffisante et en diminution occasionnant une perte de pouvoir d’achat. Toutefois les enseignants sont très satisfaits de leurs conditions de travail et de la qualité du dialogue social.

Je me suis ensuite rendu dans un restaurant à proximité de l’Alliance française de Montevideo où j’y ai retrouvé par un hasard total de calendrier de ma collègue sénatrice représentant les Français établis hors de France Mélanie Vogel également en déplacement en Amérique latine. Ensemble nous y avons déjeuné avec la COCAC, Laurence Arnoux, le président de l’Alliance française de Montevideo, Philippe Pinet et son vice-président Alain Mizrahi.

Puis direction l’Alliance avec Melanie Vogel qui m’accompagnera jusqu'à la fin de la journée pour une visite et un échange avec Lucia Amorim, responsable de l'action culturelle et Anne-Séverine Bazin, responsable pédagogique. Nous avons pu constater le dynamisme de cette institution qui a fêté ses 💯 ans l’an dernier et compte 8 personnels administratifs et une vingtaine d’enseignants vacataires. Environ 400 apprenants y suivent des cours de français chaque année. L’Alliance est installée dans une maison patrimoniale propriété de l’association qui en plus des salles de cours abrite les bureaux de l'administration et un espace de restauration. Un bâtiment annexe compte une salle polyvalente de 100 places et une très belle médiathèque.

L'après-midi a été marqué par une visite conjointe à l'Escuela Francia, un établissement public uruguayen qui participe au programme pilote « Ensemble », visant à intégrer l'enseignement du français dans 10 écoles primaires du pays. Ce fut l'occasion d’échanges avec l’équipe de direction de l’école ainsi qu’avec Marjorie Pons, experte technique auprès du ministère de l’Education uruguayen. Environ 1 450 élèves de niveau CM1 et CM2 sont concernés par ce programme qui illustre parfaitement la volonté de l'Uruguay à renforcer ses liens avec la France à travers l’éducation et la francophonie. 

Mélanie Vogel et moi-même nous sommes ensuite rendues à l'Ambassade de France pour une visite des locaux et un échange avec les agents des différents services en compagnie de l’ambassadeur et du consul adjoint. Nous avons évoqué ensemble les sujets consulaires qui ne posent pas de problèmes particuliers. Environ 70% de nos 2 300 compatriotes inscrits sur le registre sont binationaux, une trentaine son allocataires d’aides sociales et une centaine d’élèves du lycée sont boursiers. Environ 350 visas sont délivrés par an de même qu’un peu plus de 500 titres d’identité et de voyage. Je salue le travail du consul adjoint “triple casquette” Nicolas Lagrange qui en plus de ses responsabilités habituelles gère la rénovation du magnifique bâtiment patrimonial qu’occupe l’ambassade.

La journée s’est achevée à la Résidence de France par une rencontre avec les conseillers des Français de l’étranger Frédérique Ramazzi et Jacques Delabre avec qui nous avons discuté des problématiques de nos compatriotes. Puis a suivi une réception donnée par l’ambassadeur avec des représentants de la communauté française en Uruguay. J’ai pu à cette occasion m’adresser aux invités présents et notamment échanger avec nos deux consuls honoraires Romuald Chapuy et Martin Darricarrère qui ont fait spécialement le déplacement depuis respectivement Punta del Este et Paysandù, un ancien maire francophone de Montevideo, des entrepreneurs français, des personnels de l’ambassade et du lycée et de nombreuses autres convives. Ce fut un moment privilégié d’échanges avec une communauté dynamique et particulièrement chaleureuse et épanouie.